80% des participants au projet Coach4Work ont trouvé un travail ou une qualification débouchant sur un emploi : un résultat très positif, prouvant que l’apport de bénévoles formés est bénéfique pour tous !

L’activation professionnelle de ces personnes, auparavant au chômage ou au REVIS, ont largement compensé le coût du projet. Ce résultat est aussi le fruit de la motivation des participants à la recherche d’un emploi.

Le projet Coach4work

Grâce au soutien financier du Fonds Social Européen et du Ministère du Travail, le projet Coach4Work informe et accompagne individuellement des personnes à la recherche d’un travail, avec l’appui de coaches à l’emploi bénévoles.

Le projet cible des personnes :

  • rencontrant des difficultés dans leur recherche d’emploi ;
  • qui connaissent mal le fonctionnement du marché du travail luxembourgeois ;
  • qui ont du mal à comprendre ses exigences et codes culturels.

L’ASTI propose aux personnes à la recherche d’un emploi, une formation sur notre marché du travail et un coach à l’emploi bénévole qui lui permet de :

  • faire le point sur son parcours professionnel ;
  • définir ses envies ;
  • postuler à des offres d’emploi avec plus d’efficacité.

Les personnes à la recherche d’un emploi inscrites au projet, ont participé à 2 jours de formation, en mars 2022, organisés par l’ASTI avec la collaboration de l’ADEM, de la Maison de l’Orientation et de la Chambre des Salariés.

Suite à l’appel à coaches à l’emploi bénévoles, nous avons recruté en une semaine 21 coaches : 11 sont des coaches certifiés, 4 des recruteurs actifs et 6 des retraités ayant un passé de recruteur ou de responsable d’administration. Nous avons mené avec chacun un long entretien, pour clarifier leurs compétences, leurs motivations et leurs approches du coaching.

En avril, une journée d’information sur le marché du travail luxembourgeois et d’échange entre coaches fut organisée à la Chambre des Salariés.

Après Pâques, nous avons finalisé le « matching » entre les 24 participants au projet, dont 3 demandeurs de protection internationale, et les 21 coaches à l’emploi bénévoles.

Le travail du coach bénévole consiste à accompagner individuellement et gratuitement, pendant maximum 4 à 6 mois le participant au projet, en mettant son expérience et ses réseaux professionnels à disposition. Il conseille, répond aux questions concernant le parcours professionnel, valorise les compétences de la personne coachée, tout en lui faisant profiter de ses retours d’expérience pratique. Pour le participant, c’est un bon moyen de se projeter dans son futur professionnel, de « booster » ses ambitions et sa confiance en lui et d’étendre son réseau.

4 personnes qui ne faisaient pas partie initialement du projet ont été accompagnées dans leur recherche d’un emploi par un coach – trois d’entre elles ont trouvé un travail. Nous avons donc accompagné 28 personnes, alors que le projet devait initialement en encadrer que 20 !

Afin de favoriser les échanges, deux rencontres entre coaches ont eu lieu en juin, et deux autres moments d’échanges entre coaches et coachés ont été organisés en septembre et octobre. Une plateforme pour les coaches à l’emploi bénévoles fut mise en place, afin de pouvoir échanger des conseils, des adresses utiles sur le marché de l’emploi et les possibilités de formation.

Compte tenu de l’arrivée massive de réfugiés de l’Ukraine, l’ASTI a lancé un autre projet, Go2Work, entièrement militant, qui a pour objectif

  • de sensibiliser les réfugiés – ukrainiens et autres – au fonctionnement du marché de l’emploi luxembourgeois, lors d’une séance d’information ;
  • d’offrir une formation aux bénévoles intéressés par le coaching à l’emploi et la possibilité de devenir coach à l’emploi bénévole auprès de réfugiés.

Il a ainsi pu profiter des expériences, supports (pour les séances d’information et le déroulement du projet ) du projet Coach4Work.

Nos constats et revendications

Pour 3 participants demandeurs de protection internationale (DPI), nous avons mis en place avec le coach un support administratif intensif, pour faciliter leur accès à l’emploi ou à une formation qualifiante. Les autorisations nous ont été délivrées, mais elles ne seront valables que pendant la durée de la procédure. En cas de réponse négative à leur demande d’asile, nous estimons que ces DPI devraient pouvoir continuer à travailler ou à se former car elles sont actives dans des secteurs à pénurie de main d’œuvre. Grâce à un encadrement adéquat, ces personnes ont pu trouver un emploi/une formation et ne sont pas restées plus inactives pendant leur procédure d’asile.

  • L’ASTI rappelle qu’il vaut mieux laisser travailler ou se former à un métier, les DPI dès leur arrivée au Luxembourg , au lieu de les laisser végéter dans leurs foyers.

L’engagement de coach à l’emploi bénévole a permis d’accompagner individuellement et de manière très rapprochée (rencontres 1-2 fois/semaine sur 4 à 6 mois) les participants à la recherche d’un emploi. Les contacts des coaches ou de l’ASTI avec les entreprises ont permis de déboucher sur des contrats de travail. Ceci a permis aux participants

  • de définir leur projet professionnel de manière réaliste par rapport à leurs compétences et motivations, permettant de rechercher un emploi dans un domaine où ils sont motivés à s’engager ;
  • de pouvoir continuer à suivre les personnes, même lorsqu’elles ont trouvé un emploi ou une formation, car nombre d’entre elles sont issues de pays à culture du travail différente de celle du Luxembourg. Elles continuent à avoir besoin du soutien du coach à l’emploi bénévole, afin de mieux comprendre ce qu’on attend d’elles, les modes de travailler dans nos entreprises, de clarifier des ressentis par rapport aux autres collègues de travail … et ainsi à mieux s’insérer sur leur lieu de travail

Ce projet a permis à des bénévoles anglophones de mettre leurs compétences à disposition. Au Luxembourg ceux-ci ne croisent habituellement pas les autres. Ce projet leur a permis de s’engager aux côtés d’autres bénévoles non anglophones autour d’un projet commun.

  • Pour l’ASTI, le bénévolat est très important pour fortifier la cohésion sociale au Luxembourg. Il est important de lui donner un cadre juridique plus clair, réglant entre autres les questions d’assurance. Afin de le favoriser et de ne pas le rendre accessible qu’aux seules personnes retraitées, l’ASTI estime qu’il faudrait prévoir entre autres un congé pour bénévolat.

Notons qu’un certain nombre des participants étaient des partenaires ayant rejoint leur conjoint au Luxembourg. Étant surtout des femmes, elles étaient, pour la plupart, qualifiées mais avec peu ou pas d’expérience de travail. Elles sont perdues pour trouver un emploi au Luxembourg et ne peuvent pas compter sur un réseau qui peut les aider.

  • Ce projet montre à quel point il est important de mettre en place des parcours à l’emploi accompagné individualisé, l’apport du bénévole motivé et formé facilitant l’insertion à l’emploi.
  • Les études de l’OCDE et de MIPEX soulignent l’absence au Luxembourg de parcours accompagnés pour migrants/réfugiés qui arrivent sur notre marché de l’emploi, le projetCoach4Work est une réponse individualisée avec le support de bénévoles résidents au pays et connaissant notre marché de l’emploi.

Le projet a accompagné des personnes qui n’étaient pas résidentes au Luxembourg. Au chômage, celles-ci désirent travailler comme frontalier au Luxembourg. L’accès aux formations proposées par l’ADEM leur est difficilement accessible, car elles doivent justifier de l’inexistence de la même formation dans leur pays de résidence.

  • Le Luxembourg profite et a besoin du travail des frontaliers. Or, il ne facilite pas leur insertion professionnelle sur notre marché de l’emploi, en leur refusant des formations offertes par l’ADEM.

Certains participants étaient détenteurs d’un diplôme de santé obtenu dans un pays hors Union. Nous avons à nouveau dû constater à quel point il est quasi impossible d’obtenir une autorisation de travail au Luxembourg pour ces diplômes. L’appui de l’ASTI, l’engagement sans relâche des coach bénévoles, le fait de soutenir les concernés dans leurs démarches, de connaître les rouages des reconnaissances des diplômes de santé ont certes été couronnées de succès, mais pose à l’ASTI un problème d’équité. Il est urgent de mettre en place, comme c’est le cas dans nos pays voisins, des passerelles permettant de vérifier les compétences des concernés et leur éviter de devoir refaire leurs études dans un pays de l’Union européenne.

  • L’absence de passerelle permettant aux détenteurs de diplômes de santé hors UE de les faire reconnaitre sans devoir suivre à nouveau de longues études dans un autre pays de l’Union – ces études sont inexistantes au Luxembourg, ce qui pose un sérieux problème d’accès à l’emploi.

L’ASTI a l’intention de développer une suite des projets Coach4Work et Go2Work, et espère pouvoir compter en 2023 sur un soutien financier des autorités.

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