Ce 8 mars 2023, l’ASTI demande une autorisation de séjour pour toutes les personnes qui vivent et travaillent au Luxembourg, car une vraie lutte
- contre la violence faite aux femmes migrantes,
- contre la traite des êtres humains,
- contre l’exploitation par le travail des femmes migrantes,
- contre l’exploitation sexuelle des femmes migrantes,
- contre la précarité et le sans-abrisme des femmes migrantes,
passe inévitablement par une régularisation de toutes les personnes en situation administrative irrégulière!
Les personnes en situation de séjour irrégulier, sont très exposées à l’exploitation par le travail et à toutes les formes de violences. De par leur difficulté d’accéder à un séjour régulier, ces personnes n’ont pas accès au marché du travail et sont donc poussées à travailler sans contrat, souvent dans des circonstances très précaires afin de survivre. Leur condition implique une vie cachée, en clandestinité juridique, sociale et économique et donc par conséquent une vie socialement invisible.
De par son expérience de terrain, l’ASTI peut avec assurance déclarer que la quasi-totalité des personnes en situation irrégulière est exploitée dans son travail, recevant une rémunération en dessous du salaire social minimum et travaillant dans des conditions non conformes au Code du Travail.
Les femmes constituent le groupe qui nous préoccupe spécialement, car elles sont particulièrement en danger quand elles sont victimes de violence, domestique ou autres. Même lorsqu’elles dénoncent les faits à la police, il est très difficile de déclencher les dispositifs habituellement mis en place pour protéger les femmes compte tenu de leur séjour irrégulier car nous privilégions une approche “au cas par cas”. Concrètement cela signifie qu’au Luxembourg, toutes les femmes n’ont pas droit au même niveau de protection lorsqu’elles sont victimes de violence. Des lois existent, mais les obstacles sont tels qu’elles ne sont guère appliquées à ces personnes. Les femmes migrantes et en situation irrégulière, se retrouvent ainsi souvent livrées à elles-mêmes.
Le parcours des personnes en situation irrégulière varie, mais quelques catégories peuvent être identifiées: les personnes déboutées du droit d’asile, celles qui ont perdu le droit de séjour suite à un changement de situation (divorce, perte d’emploi, fin d’études etc.) et les personnes initialement venues en tant que touristes, mais qui restent vivre et travailler au Luxembourg. Souvent leur vie ressemble en apparence à la vie de tout le monde : ce sont des personnes qui disposent d’un logement, vivent en famille, certaines ont des enfants scolarisés et travaillent. Du fait de notre législation sur l’immigration très restrictive, leur seul tort est de n’avoir pas pu accéder à un titre de séjour leur permettant de travailler légalement au Luxembourg. La grande différence est que ces personnes n’ont aucun droit à une prestation sociale : chômage, REVIS, allocations familiales ou couverture sanitaire, celles-ci ne leur sont pas accessibles.
La régularisation des personnes en situation irrégulière est le seul moyen de leur permettre de réellement intégrer notre société, d’éviter d’en faire de potentielles victimes d’employeurs sans scrupules et de prévenir efficacement toute violence sexuelle et sexiste.
ASTI asbl