La Commission Européenne vient de présenter ses propositions pour un nouveau pacte migration et asile. Si les attentes de la société civile envers l’exécutif européen étaient peu élevées, le résultat est bien plus négatif qu’attendu.

Au lieu de proposer une vraie politique commune de migration et d’asile, la Commission a fait le choix de donner aux États membres une large flexibilité, peu contraignante, pour donner des réponses à la venue des réfugiés en Europe. Ce n’est pas une politique de solidarité dans l’humanité qu’elle propose, mais un nouveau paradigme : la solidarité dans la lâcheté ! Si un pays ne veut pas accueillir des réfugiés… pas de souci, la Commission donne les moyens à chaque membre UE de parrainer des expulsions ! Une attitude qui renforce les affirmations xénophobes de certains pays-membres envers l’accueil des réfugiés.

La Commission veut imposer un screening préalable à la demande d’asile et propose une première décision en fonction du pays d’origine. Ceci réduit fortement les chances du réfugié à obtenir la protection internationale en Europe. Cette manière de procéder institutionnalise la négation du droit d’asile, car la logique de la Convention de Genève n’est pas celle du tri selon le pays d’origine du demandeur, mais de considérer la situation de risque personnel du demandeur dans son pays .

Il semble néanmoins avoir quelques signaux positifs en ce qui concerne la proposition de réforme du règlement Dublin dans la mesure où les demandeurs d’asile seraient transférés dans les pays européens où ils ont de la famille, où ils ont étudié, ont déjà travaillé. Encore faut-il que les États-membres soient d’accord !

L’ASTI déplore que la Commission soit restée plus que floue quant aux propositions d’une politique européenne commune d’immigration. Elle annonce juste qu’il va y avoir une consultation et peut-être des changements dans certaines directives. Quant à la création de vraies voies légales d’immigration, silence radio. Or, si l’Europe veut combattre les passeurs et éviter des drames en Méditerranée, il faut donner aux personnes qui fuient que ce soit la guerre et les persécutions ou la misère une vraie perspective d’immigration légale dans l’Union Européenne. L’ASTI regrette ce manque de vision et de propositions de la Commission !

Nous savons que le Luxembourg, ne pourra pas impulser seul une politique européenne migratoire et d’asile plus humaniste.

Nous pouvons, néanmoins, transposer la législation européenne dans notre droit national, en faisant preuve de cohérence et en se dotant d’une législation à la hauteur de notre rhétorique humaniste et progressiste !

L’ASTI ne manquera pas d’avancer avec ses propositions sur une vraie politique migratoire !

ASTI asbl

Luxembourg, le 25 septembre 2020

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