Logo ASTI orange

1. SOLIDARITÉ INTERNATIONALE

La plateforme féministe JIF condamne toutes les formes de violence contre les femmes et les filles partout dans le monde. Nous demandons une politique étrangÚre féministe et une solidarité internationale renforcée face aux défis actuels.

Ainsi, la JIF demande :

UNE POLITIQUE MIGRATOIRE ET INTERNATIONALE RESPECTUEUSE DES DROITS DES FEMMES ET DES ENFANTS
  • L’instauration de voies migratoires sĂ»res et une facilitation de dĂ©livrances des visas de travail au sein de l’UE et au Luxembourg dont majoritairement les femmes sont encore dĂ©favorisĂ©es.
  • Soutenir un plaidoyer au sein de l’UE basĂ© sur les droits humains intĂ©grant une interprĂ©tation sensible au genre des politiques migratoires.
  • Un soutien et une protection pour les femmes qui s’engagent activement dans les droits humains et environnementaux Ă  l’étranger.
  • L’octroi d’une protection aux femmes et aux enfants victimes ou tĂ©moins de violences dans les zones de conflit.
  • Une prise en compte des migrations engendrĂ©es par le changement climatique et les inĂ©galitĂ©s qu’elles engendrent pour les femmes et les filles.
UN ACCÈS À LA PROTECTION INTERNATIONALE DES FEMMES VICTIMES DE VIOLENCES SENSIBLE AUX QUESTIONS DE GENRE

  • La reconnaissance des violences fondĂ©e sur le genre comme motif de persĂ©cution permettant l’octroi du statut de rĂ©fugiĂ© ou de la protection subsidiaire.
  • Un suivi statistique dĂ©taillĂ© des demandes d’asile liĂ©es aux violences de genre et des protections accordĂ©es.
UNE PROTECTION DES FEMMES MIGRANTES VICTIMES DE VIOLENCE

Les femmes et filles victimes de violences doivent ĂȘtre protĂ©gĂ©es sans condition quelle que soit leur statut. Les femmes migrantes, particuliĂšrement les ressortissantes de pays tiers, font partie des populations les plus vulnĂ©rables. Aujourd’hui, dans la pratique, les femmes en situation administrative irrĂ©guliĂšre et victimes de violences et/ou d’exploitation grave par le travail n’ont pas accĂšs Ă  la protection et Ă  la justice au mĂȘme titre que les autres femmes. En l’occurrence, en cas de dĂ©pĂŽt de plainte, elles risquent l’ouverture d’une requĂȘte d’expulsion du territoire Ă  leur Ă©gard. Elles rencontrent aussi de grandes difficultĂ©s Ă  ĂȘtre accueillies dans des structures d’hĂ©bergement destinĂ©es aux victimes de violence.

Ainsi, la JIF demande :

  • Une prise en charge prioritaire des violences subies, indĂ©pendamment du statut administratif. Une suspension des mesures d’éloignement pour toute la durĂ©e de la procĂ©dure de prise en charge pour violences Ă  leur encontre. L’octroi d’un titre de sĂ©jour temporaire et indĂ©pendant donnant accĂšs au travail.
  • La crĂ©ation d’un centre spĂ©cialisĂ© pour les femmes migrantes et sans titre de sĂ©jour, conformĂ©ment Ă  l’accord de coalition 2023-2028.
  • L’adoption d’une directive nationale garantissant l’accĂšs inconditionnel aux foyers d’accueil pour toutes les victimes de violence, indĂ©pendamment de leur statut administratif en cohĂ©rence avec les engagements pris lors de la ratification de la Convention d’Istanbul. Les protocoles d’accueil devraient prioriser la protection des victimes sans discrimination et impliquer les Ă©quipes des foyers, formĂ©es pour comprendre les rĂ©alitĂ©s spĂ©cifiques des femmes en situation de sĂ©jour irrĂ©gulier.

2. JUSTICE SOCIALE

Alors que le principe de l’égalitĂ© des sexes est inscrit dans la Constitution luxembourgeoise, les femmes subissent encore aujourd’hui quotidiennement des inĂ©galitĂ©s liĂ©es Ă  leur genre dans toutes et tous les domaines de la vie sociale. La JIF revendique des mesures spĂ©cifiques dans des domaines stratĂ©giques pour l’égalitĂ© des genres.

L’AUTODÉTERMINATION ET L’ACCÈS À LA SANTÉ 

Garantir le droit Ă  l’autodĂ©termination et l’accĂšs Ă  des soins de santĂ© de qualitĂ© est une condition essentielle pour l’égalitĂ© et le respect des droits fondamentaux. Les femmes et les personnes LGBTQIA+ doivent pouvoir bĂ©nĂ©ficier de soins adaptĂ©s, inclusifs et sans discrimination, notamment en matiĂšre de santĂ© sexuelle et reproductive. Lutter contre les barriĂšres Ă©conomiques, sociales et lĂ©gales qui entravent cet accĂšs est une prioritĂ© pour assurer une prise en charge digne et respectueuse.

Ainsi, la JIF demande :

  • L’octroi d’une couverture mĂ©dicale universelle pour toutes les personnes habitant ou travaillant au Luxembourg.
  • Une opposition ferme Ă  la privatisation de la santĂ© publique.
  • L’instauration du tiers-payant dans toutes les structures mĂ©dicales au Luxembourg afin de garantir un accĂšs Ă©quitable aux soins spĂ©cifiques destinĂ©s aux femmes.
  • L’inscription de l’interruption volontaire de grossesse (IVG) dans la Constitution.
  • La mise en place un code spĂ©cifique de nomenclature pour l’avortement par voie mĂ©dicamenteuse et chirurgicale afin de pouvoir enfin Ă©laborer des statistiques sur le recours Ă  l’avortement.
  • La prolongation du dĂ©lai d’avortement de 12 Ă  14 semaines.
  • La garantie d’un accĂšs inconditionnel et gratuit Ă  l’IVG pour toutes les personnes avortantes, indĂ©pendamment d’une affiliation Ă  la CNS.
  • La prĂ©servation de la confidentialitĂ© des actes de l’IVG et du choix de la personne (pas de relevĂ©s CNS envoyĂ©s au domicile des femmes ou des mineures).
  • La pratique par tout.e mĂ©decin et tout.e. sage-femme formĂ©.e de la 1Ăšre Ă©chographie avant l’IVG pour amĂ©liorer l’accĂšs Ă  cette premiĂšre consultation sans retard prĂ©judiciable.
  • L’instauration d’un dĂ©lit d’entrave Ă  l’IVG s’appliquant Ă  toute personne, organisation, ensemble de personnes qui tentent d’empĂȘcher et d’intimider des personnes ayant exprimĂ© le souhait d’avorter.
  • La gratuitĂ© des protections pĂ©riodiques de base dans l’espace public, les institutions et les entreprises, afin de lutter contre la prĂ©caritĂ© menstruelle.
  • La gĂ©nĂ©ralisation Ă  tous les secteurs de la possibilitĂ© de s’absenter deux jours sans certificat mĂ©dical, comme c’est dĂ©jĂ  le cas dans la fonction publique par exemple, afin de permettre aux femmes souffrant de rĂšgles douloureuses ou d’endomĂ©triose de se reposer.
  • La distribution gratuite des moyens de contraception sans ordonnance (notamment les prĂ©servatifs) dans les structures sociales, les Ă©tablissements scolaires et les entreprises.
  • La prise en charge toutes et tous les soins mĂ©dicaux des femmes enceintes dĂšs le premier trimestre.
  • L’adaptation des effectifs hospitaliers aux besoins rĂ©els, afin d’amĂ©liorer la prise en charge des patientes et de rĂ©duire la surcharge pesant sur le personnel soignant, majoritairement fĂ©minin.
  • Axer la recherche scientifique sur le corps fĂ©minin afin de souscrire Ă  des recherches davantage compatibles aux problĂšmes de santĂ© des femmes voire des maladies particuliĂšrement rĂ©currentes chez les femmes.
PROMOUVOIR L’ÉGALITÉ DE GENRE EN MATIÈRE DE SALAIRES

Bien que l’égalitĂ© salariale entre hommes et femmes soit presque atteinte en termes de rĂ©munĂ©ration horaire et de salaire annuel Ă  temps plein Ă©quivalent (hors primes), un Ă©cart d’environ 10 % persiste lorsqu’on examine le salaire annuel moyen effectif (hors primes). Cet Ă©cart s’explique par une durĂ©e de travail infĂ©rieure de 10 % en moyenne pour les femmes par rapport aux hommes, principalement en raison du recours plus frĂ©quent au travail Ă  temps partiel. En effet, 36 % des femmes sont concernĂ©es par ce type de contrat, contre moins de 8 % des hommes.

De nombreuses femmes sont encore dĂ©favorisĂ©es en matiĂšre d’accĂšs Ă  des postes Ă  haute responsabilitĂ©s et perçoivent des primes infĂ©rieures Ă  celles et eux accordĂ©es Ă  leurs collĂšgues masculins.

Ainsi, la JIF demande :

  • Une base lĂ©gislative renforcĂ©e pour encourager les entreprises Ă  conclure davantage de conventions collectives avec les syndicats et garantir la transparence des salaires et des primes.
  • La mise en place par l’employeur d’une personne chargĂ©e de l’égalitĂ© pour travailler conjointement avec la personne dĂ©lĂ©guĂ©e Ă  l’égalitĂ© afin d’élaborer des formations et suivre l’évolution de la paritĂ© en entreprise.
  • L’obligation pour les entreprises de plus de 10 employé·e·s de se faire certifier le respect de l’égalitĂ© salariale. A l’image de ce qui se fait en Islande.
PROMOUVOIR L’ÉGALITÉ DE GENRE EN MATIÈRE DE RETRAITES

En 2024 au Luxembourg, les femmes retraitĂ©es perçoivent une pension en moyenne 38 % infĂ©rieure Ă  celle des hommes. Cet Ă©cart reflĂšte les inĂ©galitĂ©s salariales, mais surtout l’impact des interruptions de carriĂšre et du travail Ă  temps partiel, souvent assumĂ©s par les femmes pour s’occuper de leur famille. De plus, les femmes veuves sont particuliĂšrement exposĂ©es Ă  la prĂ©caritĂ© financiĂšre Ă  la retraite.

Ainsi, la JIF demande :

  • La mise en place les conditions nĂ©cessaires pour permettre un partage Ă©galitaire du travail du care dans la famille et la valorisation du travail des femmes sur le marchĂ© du travail, Ă  savoir :
    • RĂ©duire le temps de travail hebdomadaire sans perte de salaire pour toutes et tous, permettant ainsi de rĂ©duire la charge quotidienne des femmes.
    • Mettre fin aux politiques fiscales qui encouragent encore aujourd‘hui le “retour au foyer” des femmes travailleuses. Pour un couple mariĂ© ou pacsĂ©, il est fiscalement plus avantageux que l‘un des partenaires gagne considĂ©rablement moins que l‘autre. 
    • Autoriser le splitting des pensions, permettant de partager les droits acquis durant le mariage, y compris en cas de divorce pour celles et ceux sans assurance volontaire.
    • Augmenter les baby-years pour les pĂ©riodes non travaillĂ©es, en les portant de 2 Ă  4 voire 6 ans pour celles et ceux ayant rĂ©duit ou interrompu leur carriĂšre aprĂšs une naissance, afin de maintenir une base cotisable.
    • Introduire une fiscalisation individuelle.
    • Faciliter l’accĂšs au congĂ© parental pour les intĂ©rimaires et les titulaires de contrats Ă  durĂ©e dĂ©terminĂ©e. Continuer Ă  encourager son usage par les hommes en changeant les mentalitĂ©s en famille et en entreprise.

La JIF se positionne Ă©galement contre toute tentative du gouvernement d’affaiblir le systĂšme de pension et d’aggraver par consĂ©quent le sort des femmes futures retraitĂ©es. En outre, afin de prĂ©venir la prĂ©caritĂ© des retraitĂ©.e.s et d’informer pleinement les femmes sur leurs droits en matiĂšre de retraite, la JIF demande :

  • Une augmentation de la retraite minimum au niveau du salaire social minimum.
  • D’informer systĂ©matiquement les personnes rĂ©duisant ou interrompant leur activitĂ© des possibilitĂ©s d’assurance volontaire et des impacts sur leur pension, via un courrier automatique du CCSS. Cette information devrait ĂȘtre rappelĂ©e pĂ©riodiquement, en incluant les options de rachat.
PROTÉGER LES FEMMES ET LEURS ENFANTS DE LA PRÉCARITÉ

Au Luxembourg, les familles monoparentales dont la majoritĂ© sont des femmes sont les plus exposĂ©es au risque de pauvretĂ©. Pour la JIF, il est indispensable d’agir rapidement.

Ainsi, la JIF demande :

  • De mettre fin Ă  la situation injuste des travailleurs pauvres en augmentant substantiellement le salaire social minimum (SSM) pour permettre des vies dignes.
  • L’octroi d’une indemnitĂ© pĂ©cuniaire de maternitĂ© et, plus tard, d’une indemnitĂ© de congĂ© de naissance Ă  toutes les personnes sans pĂ©riode de stage, Ă©galement Ă  celles et eux qui ne touchent pas un salaire mais un revenu de remplacement (p.ex. chĂŽmage) ou qui se trouvent dans une mesure d’emploi afin de lutter contre la prĂ©caritĂ© des mĂšres.
  • Le droit au logement digne pour toutes et tous par un plafonnement des loyers, une trĂȘve des expulsions et une vĂ©ritable lutte contre le logement insalubre en promouvant l’assainissement et la rĂ©novation Ă©nergĂ©tique des logements.
  • Le droit Ă  l’indemnitĂ© de chĂŽmage pour les personnes ayant des contrats de moins de 16 heures (pratique courante dans le secteur du nettoyage qui emploie majoritairement des femmes).
  • La mise Ă  disposition d’un nombre suffisant de crĂšches et foyers de garde publics et gratuits, accessibles en transports en commun, et encourager la crĂ©ation de crĂšches d’entreprise pour les moyennes et grandes entreprises ou mutualisĂ©es entre plusieurs entreprises d’un mĂȘme secteur.

En outre, la JIF s’oppose Ă  la libĂ©ralisation des horaires d’ouverture dans le commerce et du travail le dimanche. Une grande partie des salarié·es concerné·es sont des femmes, souvent frontaliĂšres, dĂ©jĂ  confrontĂ©es Ă  des conditions de travail prĂ©caires et ayant des horaires mettant Ă  mal l’équilibre vie professionnelle/vie privĂ©e. Cette mesure impactera l’ensemble des familles, rĂ©duisant le temps partagĂ©. Les familles monoparentales feront face Ă  un manque de solutions de garde, et celles et ceux sans voiture devront composer avec des transports en commun limitĂ©s. Il est enfin irrĂ©aliste de penser qu’un·e salarié·e puisse nĂ©gocier librement son refus de travailler le dimanche face Ă  son employeur.

3. LUTTE CONTRE LES VIOLENCES DE GENRE

Trop de victimes ou potentielles victimes de violences fondées sur le genre restent sans protection, en raison de la dissuasion exercée par les autorités, du manque de sanctions contre les auteurs, du déficit de formation des professionnel·les, du sous-financement des structures spécialisées et de la stigmatisation des victimes. Chaque jour, ces violences persistent au Luxembourg.

DiffĂ©rentes mesures doivent ĂȘtre mises en place pour renforcer la protection des femmes et des filles.

Ainsi, la JIF demande :

  • Un vĂ©ritable accueil de la parole des victimes, enfants ou adultes, cherchant protection aprĂšs un acte de violence, dont le rĂ©cit est trop souvent minimisĂ© voire discrĂ©ditĂ© par la police et la justice.
  • La mise en place d’un dialogue structurĂ© et renforcĂ© entre les ministĂšres, les organes compĂ©tents, les associations de victimes et les ONG Ɠuvrant au Luxembourg, afin d’assurer un suivi transversal de l’application de la Convention d’Istanbul.
  • Une meilleure visibilitĂ© des violences fondĂ©es sur le genre auprĂšs des professionnel·les et dans la sociĂ©tĂ©, grĂące Ă  une approche intersectionnelle, des statistiques rĂ©guliĂšres et des campagnes de sensibilisation.
  • La crĂ©ation de davantage d’espaces sĂ»rs oĂč toutes les survivantes de violences, sans discrimination, peuvent bĂ©nĂ©ficier de protection et de soutien.
  • L’application intĂ©grale des recommandations du Groupe d’experts sur la lutte contre la violence Ă  l’égard des femmes et la violence domestique (GREVIO), formulĂ©es dans son rapport du 10 juillet 2023 Ă  l’encontre du Grand-DuchĂ©.
L’INCRIMINATION DES FÉMINICIDES 

Une avancĂ©e notable est l’ajout d’un chapitre sur les circonstances aggravantes dans le Code pĂ©nal (Projet de loi 8032). Il prĂ©voit une aggravation des peines pour les infractions motivĂ©es par des discriminations liĂ©es au sexe, Ă  l’identitĂ© de genre, Ă  l’orientation sexuelle, Ă  l’origine, ou Ă  d’autres critĂšres protĂ©gĂ©s par l’article 454.

Cet article permet d’amorcer un chiffrage des fĂ©minicides en tenant compte de la violence de genre. Cependant, le Code pĂ©nal ne dĂ©finit toujours pas le fĂ©minicide, ce qui empĂȘcherait sa reconnaissance en tant que crime spĂ©cifique. La JIF revendique formellement l’incrimination des fĂ©minicides.

Ainsi, la JIF demande :

  • L’inscription du fĂ©minicide dans le Code pĂ©nal pour lutter efficacement contre toutes les violences faites aux filles et aux femmes, comme prĂ©vu par la Convention d’Istanbul. Par fĂ©minicide, nous entendons « le meurtre intentionnel de femmes parce qu’elles sont des femmes », selon la dĂ©finition de l’ONU. La majoritĂ© de ces crimes sont commis par des partenaires ou ex-partenaires. Son inscription dans le Code pĂ©nal permettrait un recensement distinct des homicides, amĂ©liorant ainsi la comprĂ©hension et la prĂ©vention du phĂ©nomĂšne.
  • La mise en place d’un suivi continu des fĂ©minicides avec des donnĂ©es dĂ©taillĂ©es (circonstances, mobile fondĂ© sur le genre, profil des victimes et des auteurs), comme recommandĂ© par l’EIGE en 2022, afin d’analyser ces crimes sous un prisme intersectionnel.
SOUTENIR ET RESPECTER LES FEMMES VICTIMES DE VIOL

Nous avons besoin d’un systĂšme judiciaire capable de traiter efficacement les plaintes des victimes. Il est essentiel que leur parole soit d’abord entendue et accueillie par des professionnel·les formé·es aux discriminations de genre, de sexe, d’origine ou de statut administratif, afin d’établir un premier procĂšs-verbal servant de base Ă  l’enregistrement officiel de la plainte dans un bureau de police.

Ainsi, la JIF demande :

  • Le rallongement des dĂ©lais de prescription pour les infractions sexuelles envers les personnes majeures. Cela est dĂ©jĂ  le cas pour les mineurs.
  • La simplification du systĂšme d’enregistrement et de suivi des plaintes.
  • Une assistance juridique pour toutes les femmes victimes de violences domestiques indĂ©pendamment de leur niveau de revenu.
  • Une police spĂ©cialisĂ©e pour la prise en charge des victimes de violence et notamment des victimes de violence sexuelle.
LUTTE CONTRE LES VIOLENCES GYNÉCOLOGIQUES ET OBSTÉTRICALES

Les violences gynĂ©cologiques et obstĂ©tricales, qu’il s’agisse d’actes non consentis, de pratiques mĂ©dicales abusives ou d’un manque de respect envers les patientes, demeurent un problĂšme sous-estimĂ©. Elles affectent profondĂ©ment la santĂ© physique et psychologique des personnes concernĂ©es et entravent leur accĂšs Ă  des soins dignes et respectueux. Il est essentiel de reconnaĂźtre ces violences, de former les professionnel·les de santĂ© et de garantir aux patientes des droits renforcĂ©s pour une prise en charge fondĂ©e sur le consentement et la bienveillance.

Ainsi, la JIF demande :

  • La crĂ©ation d’un bureau de plaintes neutre (Schlichtungsstelle) pour les personnes victimes de violences gynĂ©cologiques et/ou obstĂ©tricales (VGO). En concertation avec les patient·es et le personnel de santĂ© (gynĂ©cologues, sage-femmes, obstĂ©tricien·nes), il est essentiel d’établir une dĂ©finition juridique des VGO, en intĂ©grant les personnes trans, intersexes et non-binaires dans les Ă©tudes, projets et mesures de lutte contre ces violences.
  • La collecte de donnĂ©es statistiques prĂ©cises et rĂ©guliĂšres sur les violences gynĂ©cologiques et obstĂ©tricales.
  • Le renforcement du pouvoir d’initiative et de diagnostic des infirmier·Úres et aides-soignant·es dans la prise en charge des patient·es.
  • La clarification des dĂ©finitions de l’erreur thĂ©rapeutique et de diagnostic, ainsi que la mise en place d’une instance de conciliation indĂ©pendante, sur le modĂšle allemand, pour Ă©viter un recours systĂ©matique aux tribunaux. Des mĂ©decins et/ou juristes indĂ©pendants Ă©valueront la prĂ©sence d’une erreur mĂ©dicale ou diagnostique.
COMBATTRE LES MUTILATIONS GÉNITALES

La JIF revendique également la mise en place de mesures concrÚtes pour combattre les mutilations génitales féminines, à savoir :

  • L’élaborer d’une stratĂ©gie nationale de lutte contre les mutilations gĂ©nitales fĂ©minines (MGF) au Luxembourg, aujourd’hui inexistante.
  • Le renforcer des mesures en cas de risque de mutilation gĂ©nitale fĂ©minine de filles ou femmes se trouvant au Luxembourg.
  • La mise en Ɠuvre des mesures de sensibilisation au public et un protocole de suivi pour les autoritĂ©s judiciaires.
INTERDIRE LA DÉLIVRANCE DE CERTIFICATS DE VIRGINITÉ


La JIF se positionne clairement contre les certificats de virginitĂ©. Cette pratique n’est pas courante chez les mĂ©decins au Luxembourg et un tel certificat n’a aucune valeur d’un point de vue mĂ©dical, cependant les femmes qui demandent un tel certificat agissent trĂšs souvent sous la pression de leurs familles respectives. La JIF reconnaĂźt la volontĂ© politique d’interdire les examens et les certificats de virginitĂ© et soutient les objectifs :

  • D’interdire la pratique des examens de virginitĂ©, ainsi que la dĂ©livrance des certificats de virginitĂ©.
  • D’interdire l’incitation d’une personne Ă  se soumettre Ă  un examen de virginitĂ©.

La JIF insiste toutefois sur l’importance de la sensibilisation afin de prĂ©venir la diffusion de discours erronĂ©s fondĂ©s sur des stĂ©rĂ©otypes sexistes concernant la sexualitĂ© des filles et des femmes. Nous proposons de recenser ces demandes et d’apporter aide et soutien aux femmes concernĂ©es.

LUTTER CONTRE L’ANTIFÉMINISME


Le contexte actuel rĂ©vĂšle une montĂ©e inquiĂ©tante des tendances antifĂ©ministes, mettant en pĂ©ril les avancĂ©es en matiĂšre d’égalitĂ© des genres. Les discours rĂ©actionnaires et les attaques ciblant les droits des femmes et des minoritĂ©s de genre, en particulier des personnes trans, se multiplient dans l’espace public, politique et numĂ©rique. La JIF demande un renforcement des actions contre ces idĂ©ologies, incluant des mesures de sensibilisation et des sanctions Ă  l’encontre de ceux qui propagent ces discours de haine. Le cyberharcĂšlement, devenu un vĂ©ritable flĂ©au, impacte profondĂ©ment les victimes en brisant des vies. Il est urgent de mettre en place une rĂ©gulation stricte des plateformes numĂ©riques, ainsi que des dispositifs de protection et de soutien efficaces pour les personnes ciblĂ©es.

Ainsi, la JIF demande :

  • La mise en place de sanctions effectives contre le cyberharcĂšlement et un suivi systĂ©matique des plaintes dĂ©posĂ©es.
  • Une responsabilitĂ© accrue des plateformes numĂ©riques pour modĂ©rer activement les contenus sexistes, haineux et violents, afin de garantir un espace en ligne sĂ»r et respectueux pour toutes et tous.
  • Une surveillance renforcĂ©e des mouvements antifĂ©ministes Ă  tendance criminelle.
  • L’interdiction de publicitĂ©s sexistes dans l’espace public, en encadrant et sanctionner les publicitĂ©s vĂ©hiculant des stĂ©rĂ©otypes de genre dĂ©valorisants, afin de promouvoir une reprĂ©sentation plus Ă©galitaire et respectueuse.
PROTÉGER ET RENFORCER LES DROITS DES PERSONNES LGBTIQ+ 


Les personnes LGBTIQ+ restent confrontĂ©es Ă  des discriminations, des violences et des inĂ©galitĂ©s qui entravent leur accĂšs aux droits fondamentaux. Il est essentiel de renforcer les protections juridiques, d’assurer une reconnaissance pleine et entiĂšre de leurs identitĂ©s et de garantir un accĂšs Ă©quitable aux services de santĂ©, Ă  l’éducation et au travail. La lutte contre la haine et les violences envers les personnes LGBTIQ+ doit ĂȘtre une prioritĂ© pour construire une sociĂ©tĂ© plus juste et inclusive.

Ainsi, la JIF demande :

  • L’inclusion des besoins des personnes trans, intersexes et non-binaires dans les Ă©tudes, projets et mesures de lutte contre les VGO.
  • L’interdiction des opĂ©rations gĂ©nitales Ă  la naissance des personnes intersexes, sauf en cas d’urgence mĂ©dicale (mise en pĂ©ril de leur vie). Cette urgence doit ĂȘtre dĂ»ment notifiĂ©e et prouvĂ©e aux tuteurs lĂ©gaux.
  • L’intĂ©gration d’un 3e genre dans les registres de l’état civil.

Il faut accorder davantage de droits aux familles arc-en-ciel en :

  • Remplaçant le « congĂ© de paternitĂ© » de 10 jours par un congĂ© de naissance de trois mois sans perte de salaire. Ce congĂ© de naissance pourra ĂȘtre pris simultanĂ©ment avec le congĂ© de maternitĂ© et sera ouvert aux couples non-hĂ©tĂ©rosexuels.
  • Inscrivant la « co-parentalitĂ© » de principe dans la loi sur la filiation permettra d’inclure des modĂšles de parentalitĂ© autres que basĂ©s sur le couple hĂ©tĂ©rosexuel.

4. LA PROTECTION DE L’ENFANCE

La protection des mineur·es est un levier essentiel dans la lutte contre les violences faites aux femmes et aux minoritĂ©s de genre. La JIF s’aligne sur les recommandations de l’OKAJU et insiste sur la nĂ©cessitĂ© d’adopter des rĂ©formes ambitieuses pour garantir un cadre sĂ©curisant et Ă©galitaire.


VIOLENCE ET PETITE ENFANCE

Les 1000 premiers jours de vie sont dĂ©terminants, notamment en raison de l’impact de la santĂ© mentale maternelle sur l’enfant. Pourtant, la grossesse et le post-partum restent des pĂ©riodes Ă  haut risque de troubles mentaux, touchant un grand nombre de femmes.

Ainsi, la JIF demande :

  • La promotion de la santĂ© mentale dĂšs la petite enfance.
  • La sensibilisation des parents aux enjeux et aux risques du rĂŽle parental pour prĂ©venir l’épuisement et le burn-out.
  • Le renforcement de la prĂ©vention des violences, notamment du syndrome du bĂ©bĂ© secouĂ©, avec des programmes Ă©ducatifs adaptĂ©s.
  • Une prĂ©vention efficace des Ă©vĂ©nements nĂ©gatifs durant la petite enfance.
  • La mise en place d’une coordination renforcĂ©e entre les secteurs de la santĂ©, de l’éducation et de la famille.
  • La crĂ©ation d’une commission indĂ©pendante sur les violences faites aux mineur·es, inspirĂ©e des modĂšles français (CIIVISE) et allemand.
PAUVRETÉ ET VULNÉRABILITÉ DES ENFANTS

Un quart des enfants au Luxembourg sont menacĂ©s de pauvretĂ©, une rĂ©alitĂ© qui accroĂźt leur exposition aux violences et aux discriminations. Lutter contre la pauvretĂ© infantile, c’est non seulement garantir leurs droits fondamentaux, mais aussi prĂ©venir les violences en renforçant leur sĂ©curitĂ©, leur bien-ĂȘtre et leurs perspectives d’avenir. Une protection sociale forte et un soutien aux familles les plus fragiles sont essentiels pour briser le cycle des inĂ©galitĂ©s et construire une sociĂ©tĂ© plus juste.

Ainsi, la JIF demande :

  • Une Ă©tude approfondie sur la pauvretĂ© infantile au Luxembourg pour mieux cerner et ainsi combattre la problĂ©matique.
  • Une adaptation des aides en fonction des besoins des enfants et des familles monoparentales, souvent majoritairement composĂ©es de femmes.
MINEUR·ES EN SITUATION DE HANDICAP : UN ACCOMPAGNEMENT INDISPENSABLE DES FAMILLES

Les enfants en situation de handicap subissent des discriminations et un accĂšs inĂ©gal aux soins et Ă  l’éducation. Mais cette inĂ©galitĂ© ne touche pas seulement les enfants : ce sont encore trĂšs majoritairement les femmes qui assurent l’essentiel de l’accompagnement Ă©ducatif, mĂ©dical et administratif de ces enfants, souvent au prix d’une surcharge mentale et d’un renoncement Ă  une activitĂ© professionnelle.

Ainsi, la JIF demande :

  • L’accĂ©lĂ©ration des procĂ©dures de diagnostic pour Ă©viter des annĂ©es d’incertitude et d’errance mĂ©dicale.
  • La formation des professionnel·les Ă  l’accompagnement des troubles psychiques et aux besoins spĂ©cifiques des enfants.
  • L’inclusion scolaire avec un soutien personnalisĂ© aux Ă©lĂšves et Ă  leurs parents.
  • Le dĂ©veloppement des dispositifs d’accompagnement pour les familles, en particulier les mĂšres qui prennent en charge ces enfants au quotidien, afin de rĂ©duire la prĂ©carisation et l’isolement des aidantes.
GENRE ET LGBTIQ+ : SOUTENIR LES JEUNES ET LEURS FAMILLES

Les jeunes LGBTIQIA+ restent particuliĂšrement exposé·es aux discriminations, au harcĂšlement et aux violences, y compris dans leur propre famille. Si l’évolution des mentalitĂ©s a permis de mieux reconnaĂźtre leurs droits, l’accompagnement des parents reste insuffisant, laissant de nombreuses familles, et en particulier les mĂšres, gĂ©rer seules le rejet social ou le manque d’informations adaptĂ©es.

Ainsi, la JIF demande :

  • L’intĂ©gration des thĂ©matiques LGBTIQIA+ dans les programmes scolaires pour favoriser la comprĂ©hension et le respect dĂšs le plus jeune Ăąge.
  • Une Ă©ducation affective et sexuelle inclusive et accessible tout au long de la scolaritĂ©, abordant non seulement les aspects biologiques, mais aussi les dimensions Ă©motionnelles comme le consentement.
  • La mise en place de structures de soutien pour les parents confrontĂ©s Ă  des situations qu’ils ne savent pas toujours comment gĂ©rer, afin qu’ils puissent accompagner leurs enfants avec bienveillance et confiance.
  • L’interdiction des interventions mĂ©dicales non consenties sur les enfants intersexes, pour garantir leur droit Ă  l’autodĂ©termination.
INVESTIR DANS LA PROTECTION DES MINEUR·ES, C’EST PREVNIR LA VIOLENCE DE GENRE


Sans accompagnement, un·e mineur·e tĂ©moin ou victime de violences risque de reproduire ces schĂ©mas, que ce soit en tant qu’auteur·rice ou victime Ă  l’ñge adulte. L’exposition prĂ©coce Ă  la violence normalise des comportements abusifs et fragilise les capacitĂ©s Ă  Ă©tablir des relations saines et sĂ©curisantes. PrĂ©venir et prendre en charge ces situations dĂšs l’enfance est essentiel pour briser le cycle des violences et protĂ©ger les gĂ©nĂ©rations futures.

Ainsi, la JIF demande :

  • Un accĂšs renforcĂ© Ă  un soutien psychologique sĂ©curisĂ©.
  • Une Ă©ducation non-violente valorisant l’empathie et le respect.
  • Des mĂ©canismes de protection efficaces pour Ă©loigner les enfants de milieux toxiques.
  • Une formation accrue des professionnel·les pour identifier et agir face aux signaux d’alerte.

ProtĂ©ger les enfants, c’est lutter contre les fĂ©minicides et les violences sexuelles. La prĂ©vention commence dĂšs le plus jeune Ăąge et doit ĂȘtre une prioritĂ© pour construire une sociĂ©tĂ© rĂ©ellement Ă©galitaire et sĂ©curisĂ©e.

Translate...