La publication présentée aujourd’hui est le fruit d’une réflexion menée tout au long de l’année par notre association, sur la situation actuelle du français au Luxembourg.

Pourquoi cette prise de parole ? Parce que nous avons constaté – et nous ne pensons pas être les seuls – que la langue française se porte mal au Luxembourg. Son recul progressif dans plusieurs domaines (éducation, administration, médias…) inquiète. Pourtant, le français reste omniprésent : environ 310.000 personnes vivant ou travaillant au Luxembourg sont concernées par cette langue, soit comme langue maternelle, soit comme langue d’usage.

Notre conviction est simple : la qualité de notre multilinguisme conditionne notre vivre-ensemble. C’est pourquoi l’ASTI tire la sonnette d’alarme. Un déséquilibre dans notre écosystème linguistique – qu’il s’agisse de dépréciation, de désamour ou de mise en opposition des langues – met en péril notre capacité à vivre, travailler et décider ensemble.

Le français joue un rôle clé dans l’intégration. Il est une langue de communication, un outil d’accès à l’éducation, à la culture et à la citoyenneté. Il permet à de nombreux résidents et frontaliers de participer activement à la société luxembourgeoise. Son affaiblissement – au moment même où son importance augmente – constitue un paradoxe préoccupant.

Aujourd’hui, la langue française est trop souvent identifiée uniquement à l’immigration ou aux supposées élites, parfois même perçue comme une langue étrangère, face au luxembourgeois. Cela pose une question fondamentale : veut-on opposer les langues pour opposer les citoyens ? Ce choix serait non seulement dangereux, mais aussi contraire à l’histoire et à la réalité sociale de notre pays.

Dans cette publication, l’ASTI ne se limite pas à un constat : nous proposons des pistes d’action, appelons à un débat public et encourageons les autorités, les institutions éducatives, les acteurs culturels et la société civile à se saisir de cet enjeu.
Car préserver le français – comme le luxembourgeois et l’allemand – c’est préserver un multilinguisme de qualité, facteur clé de cohésion sociale et de démocratie vivante.

Translate...